Malgré la concurrence et les difficultés rencontrées dans ce secteur, il reste possible de monter son propre élevage caprin. La préparation est le gage de la réussite, car il n’est pas question d’improviser. Voici les étapes à suivre pour vous lancer dans l’élevage caprin.
La reprise d’un élevage caprin
Avec 5 000 élevages caprins, la France n’est cependant pas saturée, car il faut tenir compte du vieillissement des exploitants qui partent à la retraite sans que leurs enfants souhaitent reprendre l’exploitation. Il est donc possible de racheter une chèvrerie, plutôt que de partir de zéro.
Si vous souhaitez néanmoins créer un élevage caprin, vous devez analyser le marché dans lequel vous allez évoluer. Cela vous aide à vous orienter vers la race la plus rentable, ainsi qu’à dimensionner votre future chèvrerie.
La formation des éleveurs
L’élevage de chèvres est un véritable métier et ne doit pas être envisagé comme une lubie pour un citadin en manque de nature. Une formation s’avère indispensable. Elle concerne en premier lieu le travail avec des animaux, avec les connaissances que cela nécessite, à tous les niveaux : soins quotidiens, soins vétérinaires, alimentation, répartition des animaux pendant l’hivernage, dangers dans la nature, etc.
L’autre partie de la formation porte sur la vie de l’éleveur, la gestion de son entreprise, les obligations vis-à-vis des obligations fiscales, ainsi que le respect des normes qui sont nombreuses. Vous devez entre autres vous déclarer en tant qu’éleveur auprès de l’Établissement Département de l’Élevage pour obtenir un numéro de cheptel. Chacune de vos chèvres devra porter une boucle d’identification avec son immatriculation et le numéro d’identifiant de son élevage, ce qui occasionne des frais. Elles doivent aussi posséder une attestation sanitaire « officiellement indemne de brucellose » établie par le DDCSPP du département d’origine de l’animal. Vous apprendrez aussi vos obligations en matière de déclarations diverses et variées à l’attention de l’administration.
Il est plus que recommandé de compléter la formation théorique par le passage sur une exploitation aux côtés d’un exploitant expérimenté pour appréhender les difficultés sur le terrain.
Le choix de la race de chèvre nécessite également une formation sérieuse.
La préparation budgétaire
Comme toute entreprise, une chèvrerie fait l’objet d’un dossier contenant divers documents, dont un business plan. Vous devez connaître le coût de l’investissement pour démarrer, mais aussi les besoins en trésorerie pour les premiers mois. Pour vivre de votre exploitation, vous devez étudier le marché, la concurrence, les prix de vente du lait, la rentabilité qui prend en compte toutes les charges, etc. N’oubliez pas que vous devez aussi vous payer, ce qui implique de dégager une marge suffisante.
Il vous faut déterminer la nature de votre activité. L’investissement n’est pas le même si vous vous restreignez à l’élevage que si vous vous attelez également à la transformation du lait. Vous devez aussi prendre en considération le temps de travail, car vous ne pouvez pas tout assumer seul. Il est possible de s’installer avec son conjoint, mais vous devez vous assurer de pouvoir vous rémunérer tous les deux. Si vous devez embaucher du personnel, vos charges vont monter en flèche, vous obligeant à trouver des revenus conséquents pour les assumer.
La qualité de votre production détermine également la configuration de votre élevage caprin. Les conditions ne sont pas les mêmes si vous visez la quantité ou si vous misez sur une production réduite, mais avec des labels d’excellence.
Vous devez aussi intégrer le coût du terrain à acheter ou louer, l’équipement de la ferme, le matériel d’exploitation et de traite, les installations pour les chèvres (abri, mangeoires, abreuvoirs, stockage des aliments, etc.), les produits de soins vétérinaires, etc.
Ne vous lancez pas tant que vous n’êtes pas prêt, car travailler avec des animaux implique une grande responsabilité.