La France est l’un des pays leaders mondiaux en termes de production de lait de chèvre. Son élevage de chèvres est estimé à 820 000 têtes. Elle se place au cinquième rang mondial avec une production annuelle de près de 643 millions de litres. Par ailleurs, les éleveurs caprins français possèdent 10 % des effectifs de l’Union Européenne, mais représentant 30 % de la production.
2 races dominant totalement l’élevage de chèvres laitières français
La race alpine et la race Saanen dominent l’élevage de chèvres laitières français. La première représente 55 % du cheptel national, la seconde 42 %. Pour atteindre la plus haute qualité génétique, un dispositif national de ces races est confié à France Génétique Élevage.
Grâce à des outils de sélection à la pointe de la technologie, les éleveurs caprins disposent d’un accès à des semences et à des reproducteurs d’une qualité génétique et sanitaire d’exception.
L’augmentation de la production laitière pour objectif
L’objectif pour la France est de poursuivre l’augmentation de la production laitière, tout en améliorant la qualité du lait. C’est la raison pour laquelle la morphologie fonctionnelle des chèvres fait l’objet d’une attention particulière.
Pour conserver la qualité du lait, la morphologie mammaire constitue un critère de sélection primordial. Les chèvres doivent rester adaptées au pâturage et le temps de traite doit être optimisé. À cette fin, les facteurs de sélection prennent en compte le profil mammaire, la hauteur du plancher et la qualité de l’attache arrière, entre autres.
Les sélectionneurs ont à cœur de préserver la fertilité et la précocité des chèvres, sans jamais réduire leur longévité.
Une sélection drastique pour les mâles
Sur près de 300 000 chèvres en contrôle laitier, plus de 150 000 animaux sont observés pour servir de base de sélection des races Alpine et Saanen. Le recours à l’insémination artificielle est très fréquent et complété par l’organisation d’accouplements raisonnés.
France Génétique Élevage travaille en permanence sur les informations génomiques guidant le choix des reproducteurs mâles. Les 1 100 meilleures femelles sélectionnées comme « mères à boucs » atteignent actuellement des performances exceptionnelles, avec une lactation moyenne contrôlée dépassant les 1 200 kg par an.
Les boucs retenus pour la reproduction sont soumis à des contrôles drastiques qui évaluent leur comportement sexuel, ainsi que leur production de semence en termes de qualité et de quantité. Enfin, des tests sont menés pour vérifier l’aptitude de leur semence à supporter la congélation.
La descendance des meilleurs boucs est ensuite analysée, en prenant en compte une moyenne de 200 inséminations. Les chèvres descendant de chaque bouc passent les contrôles de morphologie mammaire et de production laitière.
À la fin de ces évaluations, seuls 30 à 40 boucs sont retenus chaque année et agréés pour être diffusés par insémination en semence congelée. Ces évaluations génétiques sont reconnues par l’État et pilotées par l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique).
Des progrès génétiques d’exception
Les résultats de ces sélections drastiques donnent lieu à des progrès génétiques d’exception qui se traduisent par une quantité de lait supérieure, pour une qualité remarquable. En 10 années, l’élevage de chèvres a augmenté la lactation moyenne des cheptels de races Saanen et Alpine de 125 kilos, grâce à leur seule amélioration génétique.
Les éleveurs caprins comptent plus 50 % de chèvres issues d’insémination artificielle. Leur lactation moyenne s’avère supérieure de 25 % (soit 190 kg) à ceux n’utilisant pas ou peu les reproducteurs sélectionnés génétiquement.
Pour preuve de la qualité des reproducteurs français, chaque année, leurs semences sont commercialisées dans plus de 25 pays. Elles sont utilisées en race pure mais également en croisement avec les races locales.