L’écornage des bovins et des caprins est une pratique répandue qui apporte des avantages aux éleveurs, comme aux animaux. Les bêtes à cornes peuvent plus facilement se blesser entre elles, notamment à l’étable et dans le cornadis. L’écornage est aussi utile pour le transport. Cependant, vous devez choisir la technique la plus efficace et la moins douloureuse pour respecter le bien-être de vos animaux. Il existe deux solutions : l’écornage chimique ou thermique.
Les points communs entre l’écornage chimique et thermique
Les deux techniques d’écornage imposent d’intervenir sur des veaux très jeunes, entre 2 et 8 semaines. Durant les premières semaines de vie, la corne n’est pas encore formée, il s’agit juste d’un bourgeon flottant sous la peau. Progressivement, la corne se forme et se solidarise avec l’os du crâne. Il n’est alors plus possible d’intervenir, car la douleur est colossale et les risques d’infection mortels.
Pour écorner un bovin ou un caprin, la partie où se situe le bourgeon doit être rasée pour y voir plus clair, ainsi que pour limiter les risques d’infections. Elle doit aussi être anesthésiée, avant et après l’opération, pour ne pas traumatiser le jeune animal. Il est préférable de procéder en enfermant la bête dans une cage de contention pour la maintenir immobile, sans lui faire mal.
L’écornage chimique à la pâte
L’écornage chimique à la pâte consiste à apposer une solution à base de soude (hydroxyde de sodium) qui brûle la peau, ainsi que le bourgeon. Il faut entre deux et trois semaines pour qu’une escarre se crée, puis qu’elle tombe.
Le problème de l’écornage à la pâte est qu’il ne tient pas compte du bien-être animal et engendre une souffrance longue et intense. Par ailleurs, le veau peut contaminer les autres animaux en se frottant contre eux, ainsi que sur les parois d’un mur ou de piquets, en réaction à la douleur, pour se débarrasser de la pâte. Il peut aussi brûler sa mère en tétant. Après la pose, le veau ou le chevreau doit être maintenu à l’écart des autres durant plusieurs heures.
La douleur de la brûlure dure plusieurs jours et il n’est pas possible de mélanger une crème analgésique avec la pâte d’écornage pour la soulager.
Il suffit de se référer à la notice d’emploi de la pâte à écorner pour être convaincu de ses dangers. Il est indiqué qu’il s’agit d’un produit corrosif, à utiliser avec précaution. Il faut porter des gants de protection en nitrile pour éviter les brûlures et des lunettes pour parer les projections. En cas d’inhalation, la victime (sic) doit être transportée à l’extérieur et être maintenue au repos dans une position confortable pour respirer.
Enfin, il faut tenir compte des risques d’échec, dans le cas où l’animal arrive à se débarrasser de la pâte en se frottant. Il est ensuite trop tard pour renouveler l’opération, car la corne aura commencé à se souder au crâne.
L’écornage avec l’écorneur thermique
L’écorneur thermique est beaucoup plus radical et moins douloureux. Vous avez le choix entre l’écorneur thermique à gaz ou électrique, en fonction du nombre d’animaux et de votre besoin d’autonomie (vous pouvez écorner à l’étable, ou directement dans les champs, grâce à la cage de contention).
L’embout de l’écorneur thermique creuse un sillon autour du cornillon, ce qui coupe l’alimentation veineuse dont a besoin la corne pour se former. L’opération ne dure que quelques secondes. En pratiquant une anesthésie préalable, puis en appliquant une crème antidouleur après, l’animal ne ressent pas de douleur et ne conserve pas de traumatisme de son écornage.