L’écornage caprins apporte bien des avantages, à l’étable, au pré et lors du transport, tant pour les animaux que pour l’éleveur. Pratiqué dans les règles de l’art, il respecte le bien-être animal. Voici les étapes à suivre.
L’écornage caprins ou plus exactement l’ébourgeonnage
On parle communément d’écornage caprins, mais le terme exact est l’ébourgeonnage, car il doit être pratiqué avant que la corne ne se forme. À la naissance, le chevreau possède un bourgeon cornual ou cornillon, uniquement composé de cellules dermiques. C’est donc de la peau et il est alors flottant.
En grandissant, le bourgeon va se souder progressivement à l’os du crâne et devenir une corne, ce qui implique une communication directe entre le sinus frontal et la corne. C’est pourquoi l’écornage caprins doit impérativement être effectué sur un animal de moins de deux mois, avant que cette soudure ne s’opère.
La législation encadre strictement les dates d’écornage caprins, car s’il tarde, la douleur est extrême, tout comme les risques sanitaires. Avant deux mois, la cautérisation avec un écorneur thermique ne prend que quelques secondes et, avec une anesthésie adéquate, l’animal ne souffre pas.
La tonte de la zone à cautériser
La tonte ne prend que quelques secondes et présente les avantages suivants :
- il est plus facile de repérer le bourgeon cornual au toucher ;
- les salissures et parasites sont évacués par la tonte ;
- la pose de l’embout de l’écorneur est plus précise ;
- les infections post-opératoires sont réduites ;
- la cicatrisation est plus facile à contrôler dans les jours qui suivent.
L’anesthésie locale préopératoire et post-opératoire
L’écornage caprins nécessite une injection d’anesthésique préopératoire pour empêcher toute douleur. Une fois la piqûre faite, l’éleveur doit impérativement attendre le délai prescrit pour que l’anesthésique fasse effet.
Après la cautérisation, l’éleveur doit appliquer une pommade anti-inflammatoire qui empêche les douleurs, ainsi que les infections. Il faut compter entre 7 et 9 heures pour que la douleur disparaisse totalement donc l’anesthésie doit couvrir cette durée.
Les produits sont prescrits par le vétérinaire qui doit prendre le temps de bien en expliquer le fonctionnement à l’éleveur s’il s’agit de sa première opération d’écornage caprins. L’emplacement de l’injection, ainsi que les délais d’effet du médicament sont précis et doivent être respectés à la lettre.
La contention du chevreau
L’opération d’écornage caprins en elle-même ne prend que quelques secondes. Cependant, il est impératif que le chevreau soit immobile. Le support de contention est l’équipement le plus pratique pour s’en assurer.
Dans la cage, le chevreau ne peut ni se dérober sur le côté, ni reculer. Sa tête est fermement maintenue, mais sans risque de lui faire mal ou de le blesser. L’éleveur peut ainsi procéder rapidement, ou tout sérénité.
Le suivi de l’écornage caprins
Une fois le bourgeon cautérisé, l’éleveur doit vérifier qu’un anneau de cautérisation soit bien visible et continu autour du bourgeon cornual. Il vaut mieux répéter l’opération immédiatement si le moindre doute persiste. Si les vaisseaux n’ont pas été correctement cautérisés, le cornillon risque de poursuivre sa croissance et se souder à l’os frontal pour former une corne. Il n’est alors plus possible de l’éradiquer.
La plaie doit ensuite être désinfectée. L’éleveur a le choix entre la pommade, le liquide désinfectant ou le spray. Cela permet de limiter les risques infectieux, ainsi que de refroidir les tissus cautérisés. Pour apaiser ces tissus plus rapidement, le produit peut être préalablement réservé dans le réfrigérateur et sorti au dernier moment.
Il est essentiel de surveiller le chevreau durant les jours qui suivent l’opération d’ébourgeonnage. L’éleveur doit veiller sur l’état général de l’animal, ainsi que sur l’évolution de la plaie.