L’écornage des bovins et des caprins est une pratique qui nécessite une formation pour être effectuée dans les meilleures conditions pour l’animal, comme pour l’éleveur. Les formations à l’écornage se multiplient, afin d’enseigner toutes les étapes de l’opération aux éleveurs.
Les grandes lignes de la formation à l’écornage
Les éleveurs manquent souvent de temps pour s’informer sur l’écornage. Ils ont aussi souvent des idées fausses sur la pratique. Les formations à l’écornage permettent d’aborder tous les sujets :
- les réglementations en vigueur ;
- les avantages de l’écornage pour les animaux, comme pour l’éleveur ;
- les différentes méthodes ;
- l’âge idéal de l’animal ;
- les méthodes de contention ;
- l’anesthésie préopératoire et post-opératoire ;
- l’écornage lui-même.
Les idées fausses sur l’écornage
Les formations dont nous parlons ici concernent l’écornage thermique. L’écornage chimique est plutôt déconseillé, car il est plus douloureux : l’animal conserve un produit corrosif durant une longue durée, tandis que la méthode thermique ne nécessite que quelques secondes avec anesthésie.
Par ailleurs, la méthode chimique engendre le risque de contamination : l’animal se frotte contre les autres animaux, contre sa mère, notamment durant la tétée, et contre les surfaces où il répand le produit qui peut atteindre les autres animaux du troupeau.
Les formations sont d’ailleurs l’occasion de faire des démonstrations des écorneurs thermiques, en version électrique ou version gaz.
Les dates de l’écornage
Le premier constat des formateurs concerne les périodes d’écornage. Ils se sont rendu compte que les éleveurs étaient mal informés et que seuls un quart d’entre eux connaissait l’âge idéal pour l’écornage, c’est-à-dire avant 4 semaines.
La méprise porte sur un ressenti erroné : pour pouvoir éradiquer un cornillon, il faut qu’il ait déjà poussé. Or, c’est exactement le contraire : il faut cautériser les vaisseaux sanguins avant qu’ils n’aient le temps d’irriguer et favoriser la pousse du cornillon.
Cela paraît contre-intuitif, mais c’est le bourgeon cornual qu’il faut isoler et donc procéder sur un animal de moins de 4 semaines.
La médication et l’anesthésie locale
La médication et l’anesthésie nécessitent des explications pour les éleveurs qui se montrent assez récalcitrants pour effectuer les piqûres. Il est en effet indispensable d’anesthésier localement le jeune bovin ou caprin, avant de cautériser. La piqûre doit être effectuée sur la zone autour du bourgeon cornual et les éleveurs redoutent de toucher la salière. Par ailleurs, ils doivent être sensibilisés sur le délai à attendre avant que le produit ne fasse effet.
D’autre part, la durée de l’anesthésie doit impérativement être prolongée, car la cautérisation engendre une douleur qui dure pendant les 7 à 9 heures qui suivent l’opération. Les formations ont montré que les éleveurs appréciaient mal cette durée et négligeaient de refaire une piqûre ou d’appliquer une pommade anti-inflammatoire qui apporte tout confort à l’animal.
Les méthodes de contention
Les formations à l’écornage évoquent aussi les méthodes de contention qui sont souvent négligées par les éleveurs. Certains doutent de la nécessité de s’équiper d’une cage de contention. Or, cet équipement permet de réduire le temps nécessaire à l’écornage. En effet, l’animal étant bien maintenu, l’opération est vite pratiquée et l’éleveur peut ainsi adopter une bonne cadence qui lui permet de traiter de nombreux animaux, en un temps limité.
Les éleveurs qui ne sont pas encore familiarisés avec l’écornage ont tout intérêt à suivre une formation qui leur permet d’apprendre les bonnes méthodes qui leur font gagner du temps et sont bénéfiques pour le bien-être de leur cheptel. Ceci est d’autant plus important que les législations ont tendance à se complexifier et se durcir et qu’il est impératif de les respecter.