L’écornage bovins présente des avantages pour l’animal, comme pour l’éleveur. Il permet d’éviter les blessures au sein du troupeau, lors de l’accès au cornadis en stabulation, ou pendant le transport en camion. Cependant, il est essentiel de procéder à l’écornage veaux dans des délais bien précis, afin d’éviter toute souffrance et respecter les réglementations.
La période idéale pour écorner les veaux
L’écornage des veaux ne doit pas avoir lieu au cours des deux premières de semaine de la vie. L’animal commence à se familiariser à son environnement et l’opération serait à ce moment trop stressante.
La période qui suit, entre 2 et 4 semaines, est idéale. Le cornillon n’est pas encore sorti, mais le bourgeon est là. Vous êtes sûr que la corne en formation n’est pas encore soudée à l’os du crâne, ce qui rend l’intervention plus rapide et moins traumatisante. Grâce à un anesthésiant, elle est indolore.
Que dit la réglementation
L’écornage bovins est soumis à plusieurs réglementations et chartes.
Les Recommandations du Comité de la Convention Européenne du 21/10/1988
L’article 17 de ces recommandations implique que l’ablation des cornes en les sectionnant est interdite, car aucune opération chirurgicale ne doit conduire à la perte d’une quantité significative ou la modification de la structure osseuse des bovins.
Il est donc impératif d’écorner le veau suffisamment jeune.
La Charte des Bonnes Pratiques d’Élevage
Cette charte n’émet que des recommandations, mais elles devraient prochainement mener à une législation plus stricte. Elle précise que l’écornage des veaux doit être pratiquée avant 6 semaines de vie.
L’écornage bovins adultes demande une dérogation et des précautions supplémentaires : pose d’un garrot, recours à un matériel hydraulique et administration d’un produit anesthésique et antalgique pour empêcher la douleur pendant et après l’opération.
Le Code de la Santé Publique et la Loi sur la Pharmacie Vétérinaire
Ces deux dispositifs encadrent la délivrance des produits anesthésiants. Un vétérinaire doit les prescrire à l’éleveur quand cela est possible. Certains anesthésiques peuvent en effet être administrés par l’éleveur lui-même, mais d’autres doivent obligatoirement être utilisés par le vétérinaire.
Les qualifications de l’éleveur
Pour être habilité à procéder lui-même à l’écornage de veaux, l’éleveur doit satisfaire l’une des trois conditions suivantes.
- Posséder une attestation de formation à la pratique des actes énumérés dans l’arrêté du 5 octobre 2011.
- Être titulaire d’un diplôme ou d’un titre homologué de niveau égal ou supérieur au BEP agricole ou BP agricole ou d’un titre reconnu par un État membre de l’Union Européenne.
- Pouvoir justifier d’une expérience professionnelle d’au moins un an dans le domaine de l’élevage.
La pratique de l’écornage bovin
La tête de l’animal doit être fermement tenue, afin de pouvoir procéder avec précision et parer tout mouvement brusque de l’animal. La cage de contention est parfaitement adaptée et vous permet de travailler mieux et plus vite.
La tonte du sommet de la tête permet de localiser les cornillons, d’éviter les amas de poils brûlés et de réduire drastiquement les risques d’infection. Injectez l’anesthésique et attendez le temps recommandé pour qu’il fasse effet.
Vous avez ensuite deux solutions pour l’écornage : chimique ou thermique. L’écornage chimique reste toujours douloureux, malgré les anesthésiants, car il met du temps à agir. De plus, le veau risque de contaminer sa mère, les autres animaux, et même l’éleveur, en se frottant contre eux et leur occasionner alors des brûlures.
L’écornage thermique est plus radical et définitif. Vous chauffez votre écorneur à gaz et l’appliquez seulement quelques secondes. Vous coupez alors instantanément les veines périphériques qui alimentent le cornillon.
Dans tous les cas, terminez en appliquant un anti-inflammatoire et un analgésique pour éviter douleurs et infections.