L’écornage bovins présente des avantages pour les animaux, ainsi que pour les éleveurs au quotidien, mais il constitue aussi un argument commercial pour l’exportation. Avec des veaux écornés, le troupeau est plus apaisé et les risques d’accidents moindres, tant entre les animaux qu’envers l’éleveur. Les coopératives qui traitent des relations internationales entre les divers acteurs de l’élevage bovin recommandent l’écornage systématique des veaux, afin de faciliter le commerce et l’export.
L’écornage pour un meilleur accès aux filières étrangères
Les bovins écornés sont plus faciles à élever, ainsi qu’à transporter. Les engraisseurs français accordent désormais beaucoup plus d’intérêt pour ce type d’animal et il en va de même à l’étranger, et notamment de la part des engraisseurs italiens.
Certains pays d’ailleurs ont systématisé le processus et ne proposent que des bovins écornés. C’est le cas par exemple de l’Irlande. Si les Français veulent accéder en priorité aux marchés étrangers, il est essentiel que l’écornage des veaux se développe.
L’évolution de l’élevage incite à l’écornage
L’écornage est aussi plus demandé, car il est davantage adapté à l’évolution de l’élevage bovin. La tendance est à l’augmentation de la taille des élevages, avec parallèlement une baisse importante de la main-d’œuvre.
Sans l’écornage, les blessures entre animaux sont plus fréquentes. Ils sont plus belliqueux et se battent davantage, et les conséquences sont plus graves lorsque les cornes sont présentes. L’écornage facilite également la circulation en stabulation, l’accès au cornadis, ainsi que le transport en camion.
Une différence de prix intéressante
L’écornage évitant de nombreuses blessures, il évite les baisses de prix qu’elles engendrent. Par ailleurs, le transport en direction de l’étranger est facilité et permet de mieux remplir les camions, sans nuire au bien-être animal. Le transport d’animaux écornés réduit aussi les blessures dues à la proximité et aux mouvements du camion.
Afin d’inciter les éleveurs pas encore convaincus par l’écornage, certaines coopératives proposent une incitation financière. Pour le groupe coopératif Feder par exemple, chaque animal écorné est acheté 5 € supplémentaires, à la condition que l’ensemble du lot soit écorné.
La maîtrise de l’écornage
La prime à l’écornage permet à l’éleveur de s’équiper et de se former.
L’équipement de l’éleveur
Pour pratiquer l’écornage, il est conseillé à l’éleveur de choisir l’écorneur thermique, plutôt que l’écornage chimique. Ce dernier nuit davantage au bien-être de l’animal et engendre des risques de brûlure des autres animaux par contact.
L’écorneur thermique fonctionne au gaz et ne doit être appliqué qu’une dizaine de seconde pour être définitif. Pour travailler dans de meilleures conditions, il est conseillé d’utiliser une cage de contention. Elle permet de maintenir le veau et de travailler sans aucun risque pour lui, et pour l’éleveur.
La formation de l’éleveur
L’éleveur doit s’informer sur la réglementation. L’écornage des veaux se pratique idéalement entre 2 et 4 semaines de vie. L’écorneur thermique permet alors de couper net l’alimentation sanguine des cornillons en formation qui ne sont pas encore reliés à l’os du crâne.
Une anesthésie locale obligatoire empêche toute douleur lors de la cautérisation par l’écorneur thermique. Un analgésique et un anti-inflammatoire post opération évitent toute douleur et toute infection.
Lorsque l’écornage est pratiqué à la bonne période et en suivant toutes les recommandations, le veau ne souffre pas et n’est pas traumatisé.
En revanche, l’écornage sur les bovins adultes est interdit, sauf dérogation exceptionnelle. En effet, en poussant, les cornes se soudent à l’os du crâne. Si elles sont coupées, la souffrance est intense et les risques d’infection grave extrêmes, car la section de la corne permet aux infections de gagner directement l’intérieur du crâne de l’animal.
Certains groupes coopératifs comme Feder proposent aux éleveurs une formation à l’écornage des veaux.