L’écornage des animaux d’élevage doit être réalisé au bon moment et doit être thermique plutôt que chimique, afin d’éviter toute souffrance. Il faut intervenir sur les animaux le plus tôt possible, dans tous les cas avant 2 mois. Cela permet d’éviter que le cornillon n’ait commencé à se souder à l’os du crâne et ne soit relié au sinus frontal. Voici les différentes possibilités de calendrier pour l’écornage thermique.
Quelques précautions à prendre
L’éleveur choisit son calendrier en fonction de l’importance de son élevage, ainsi que de la logistique que cela demande. Il est évident que si les animaux sont disséminés dans différentes pâtures, l’organisation n’est pas la même que si les bêtes évoluent dans l’étable, ou dans un pré proche.
Il est vivement conseillé d’utiliser une cage de contention qui permet d’agir facilement, précisément et efficacement. La zone du cornillon doit être systématiquement tondue. Cela permet de localiser facilement le cornillon, mais aussi de limiter les brûlures intempestives si l’animal bouge.
Chaque zone d’intervention doit être anesthésiée par injection avant de procéder. Une fois l’écornage réalisé, la plaie doit être désinfectée afin d’éviter tout risque d’infection. Une pommade analgésique évite toute douleur à l’animal.
Enfin, la cicatrisation doit être suivie de près pendant les jours qui suivent l’écornage thermique.
Écornage thermique au bouclage
L’écornage thermique peut être pratiqué au moment du bouclage, c’est-à-dire chez le veau de moins de 7 jours. L’animal étant très jeune, la surface de cautérisation reste minime.
Cette période présente cependant quelques inconvénients :
- l’opération est destinée à un seul veau, ce qui prend plus de temps qu’un chantier groupé :
- le cornillon est parfois encore difficile à repérer, même après la tonte ;
- l’éleveur doit prendre garde à la sécurité, car la mère peut avoir une réaction protectrice ;
- le stress est important pour l’animal qui n’est pas encore habitué à être manipulé.
Écornage thermique à moins de 4 semaines
Pour des questions pratiques et de gain de temps, l’éleveur peut fixer un jour par mois pendant lequel il va traiter tous les veaux. Il est ainsi assuré de n’intervenir que sur des animaux de moins de 4 semaines.
À cet âge, la zone de cautérisation reste limitée et le cornillon est facilement repérable après la tonte chez les veaux ayant plus de deux semaines. Cela reste encore aléatoire chez les plus jeunes.
L’un des inconvénients de cette méthode est d’avoir à intervenir sur les animaux d’âges assez différents, ce qui peut obliger de changer l’embout de l’écorneur thermique. En effet, l’embout doit être adapté à la taille du cornillon pour être parfaitement efficient et ne pas créer une brûlure trop étendue.
Par ailleurs, si l’élevage est important et que les vêlages sont groupés, l’opération peut prendre beaucoup de temps avec un nombre important d’animaux, ce qui pose des problèmes de logistique.
Écornage thermique à âge fixe entre 3 et 4 semaines
L’écornage à l’âge de 3 à 4 semaines est le meilleur moment. Le cornillon est bien visible et les risques sanitaires sont moindres. Le veau est encore très jeune, déjà familiarisé au contact de l’homme et facile à manipuler.
Cette solution présente de nombreux avantages :
- cornillon bien visible ;
- animal facile à maîtriser ;
- stress pour lui, comme pour sa mère réduit ;
- intervention rapide ;
- zone de cautérisation limitée et cicatrisation rapide.
Ce calendrier permet de grouper les animaux par âge et d’écorner par lot, sans être trop débordé pour les élevages conséquents. Le fait d’opérer des bêtes d’âges assez homogènes est pratique et le temps est ainsi mieux géré.