L’agriculture biologique nécessite de respecter des normes qui concernent le contrôle de l’origine des animaux, leur lieu de vie, l’alimentation et les soins vétérinaires. En revanche, l’écornage dans l’agriculture bio n’est pas interdit, mais laissé à l’appréciation de chacun. Il doit bien sûr respecter les conditions d’âge – moins de 8 semaines – ainsi que les précautions d’anesthésie et de désinfection pour ne pas faire souffrir l’animal et lui assurer une cicatrisation rapide et dans les meilleures conditions.
Les conditions de l’écornage dans l’agriculture bio
L’écornage dans l’agriculture bio est strictement encadré, mais autorisé. Certains éleveurs préfèrent ne pas y avoir recours du tout. D’autres possèdent des élevages mixtes ou comptant uniquement des bêtes écornées. L’ébourgeonnage peut être autorisé au cas par cas pour des raisons de sécurité ou s’il est destiné à améliorer la santé, le bien-être ou l’hygiène des animaux.
L’écornage doit obligatoirement être pratiqué avant l’âge de deux mois. Passé ce délai, l’éleveur doit justifier l’intervention et demander une dérogation. Dans tous les cas, que l’élevage soit bio ou non, l’écornage après 8 semaines est très fortement déconseillé.
En effet, avant deux mois, le cornillon n’est pas encore soudé à l’os du crâne et n’est pas relié au sinus frontal, ainsi qu’à son système veineux dense. Par la suite, l’intervention est douloureuse, même avec une anesthésie, et les risques d’hémorragie et d’infection sont très élevés.
Avant que le veau n’ait 4 semaines, l’anesthésie n’est pas obligatoire, même si elle est vivement conseillée. Il suffit d’une injection sous-cutanée dans chaque zone où se logent les cornillons. Selon les recommandations du Conseil de l’Europe, l’ébourgeonnage réclame une anesthésie locale ou générale effectuée par un vétérinaire ou toute autre personne qualifiée (en l’occurrence l’éleveur), conformément à la législation nationale.
En revanche, l’analgésie est obligatoire.
Les avantages d’un troupeau écorné
D’après les témoignages des éleveurs, les relations au sein des troupeaux à l’extérieur sont excellentes, dans la très grande majorité des cas. C’est généralement lors de la rentrée à l’étable que des conflits peuvent éclater.
Les coups ne sont pas liés au fait de posséder des cornes, mais à cause de la promiscuité lorsque les bêtes sont concentrées dans un espace trop restreint. Par ailleurs, certains animaux se rencontrent pour la première fois dans un bâtiment et le premier contact n’est pas toujours simple… Dès lors que la population est dense, les risques de confrontation se multiplient.
En l’absence de corne, un conflit se solde par quelques hématomes, mais, avec les cornes, les blessures peuvent être plus graves.
D’autre part, l’écornage facilite les mouvements entre les animaux et plus particulièrement l’accès à la mangeoire. Il évite également les risques de se coincer dans le cornadis en accédant à la nourriture.
Les règles d’écornage dans l’agriculture bio
Outre le jeune âge, l’anesthésie et le traitement analgésique, quelques précautions sont à prendre pour un écornage dans le respect du bien-être animal. Il est nécessaire de suivre une formation pour maîtriser l’ébourgeonnage et obtenir une qualification.
L’écornage est effectué sur les animaux de moins de 8 semaines et il est vivement conseillé d’utiliser une cage de contention. Le veau est fermement maintenu, ce qui facilite l’opération et évite toute brûlure intempestive en cas de faux mouvement.
En l’absence de cage de contention, il est possible d’utiliser le cornadis. Il est dans ce cas judicieux de renforcer le maintien de l’animal en ajoutant un anneau ou un licol.
Dans les deux cas, il est préférable de prendre le temps d’habituer le veau avant l’ébourgeonnage, afin de diminuer le stress le jour de l’opération.
La tonte de la zone d’intervention est indispensable pour repérer le cornillon et éviter les risques d’infection.